La Philosophie à Paris

333. L’affectif n’est ni qualité ni quantité.

14 Février 2013, 23:07pm

Publié par Anthony Le Cazals

Chacun de ces régimes de forces produit ses agencements, mais on peut en définir quelques entités :

 

a.   Homme supérieur et communauté d’« esprit » pour le régime capitaliste : ce sont les thèmes du collectivisme capitaliste, du complexe militaro-industriel.

 

b.   Sujet et institution pour le régime discursif.

 

c.    Créateur et peuple pour le régime affectif.

 

Le procès du capital a pour effet l’aliénation (constitution d’un autre ou d’un ailleurs), le procès de vérité a pour effet la subjectivation porteuse de vérités, le procès de création a pour effet la dépersonnalisation. En tout cas il serait trop simple de faire correspondre à ces trois forces en présence le spiritualisme, le matérialisme et le vitalisme. Ce qu’il faut retenir ici est que l’intensité n’est ni la qualité ni la quantité. Ce serait ruiner les intensités que de parler en termes de quantité ou de qualité. La pensée rhizomatique ou convergente  s’appuie sur les intensités. Elle est aussi appelée pensée du Dehors par Foucault ou du Surpli par Deleuze. Elle est de l’ordre de l’intensif et non du quantitatif ou du qualitatif qui relèvent de l’interprétation qui hiérarchise le monde. L’intensif ou affectif n’a rien à voir avec les représentations humaines qui s’attachent aux formes, aux objets, aux personnes. C’est pour cela que nous pouvons dire qu’elle vise l’impersonnel et plus encore qu’elle tend à nous dépersonnaliser, à nous rapprocher de l’existence tragique des Grecs immergés dans la « République des Sages », ce qu’ont compris Spinoza et Nietzsche en solitaires, le premier implicitement avec sa petite santé, le second au travers de sa grande santé.

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