La Philosophie à Paris

REPONSE A UN COMMENTAIRE DE DIOGENE / Sur l'éloignement de l'être

9 Décembre 2010, 22:16pm

Publié par Anthony

Salut Diogène

Tes questions sont à la fois fort intéressante et fort embarrassantes. Je vais tenter d'y répondre...
 

Le 29 novembre 2010 13:39, Diogène <diogene@hotmail.com> a écrit :
 

Salut Anthony,

Je me permets de revenir sur les derniers échanges de mail. Loraux, comme toujours a vu juste : il y a un champ et personne ne le maîtrise, cela produit alors des interférences. Aussi, je pense qu'il serait intéressant, enrichissant, constructif de clarifier nos positions.
Pourrais tu m'expliciter certains points de ta position :

a) le descriptivisme et par ailleurs, la grammaire (l'engrammation)
 Qu'est ce qui te pousse à utiliser ces concepts ? Est ce lié à ta thèse et une réflexion nietzschéenne sur la grammaire ? En ce qui me concerne, c'est un retour à un philosophème de phénoménologie que j'ai essayé d'élaborer (ébauches, esquisses) à plusieurs reprise lors de mon travail parallèle soit à la préparation de l'agreg, soit à la préparation de mon mémoire de M2. Est ce un mot qui passes et dont tu te saisis où y a t il une évolution de sa compréhension derrière?

Pour la grammaire je te dirais simplement qu'il s'agit de la réduction de la pensée à la relation du sujet et de l'objet, comme si l'un ou l'autre existaient. Ce que je partage avec mon ami François Thyssen et d'autres... la bourde grammaticale consiste à donner aux mots qui insistent une existence et même l’apparente permanence des idées, des illusions en nœud de papillon. C’est là que se situe l’hypostase ou la limitation de l’horizon par idéalisme qui demeure dans l’enfance de la pensée : réflexion et appréhension d’un monde par idées.
b) la question de la pédagogie. Qu'est ce qui t'amène à te mêler d'éducation (pédagogie grecque) ? Tu n'es pas un formateur a priori : est ce une critique de Loraux et de sa pédagogie ? Est-ce une querelle engagée contre Stiegler et son intérêt pour la refonte des manuels scolaires ? Est-ce un retour sur l'institution universitaire au moment où se termine ton mémoire ?

La question de l'éducation est partagée par tout le monde, elle n'est pas l'apanage des enseignants, il n'y a pas une semaine où quelqu'un parle de l'éducation en privé des enfants, pour l'opposé . C'est ce qu'on compris les Juifs qui restent les meilleurs éducateur dans ce registre. Il faut 25 ans pour éduquer un enfant, disait le formateur au logiciel dernier cri que j'utilise. Lui aussi parle d'éducation, je ne parle par contre jamais de pédagogie et surtout pas grecque et ne vient pas me dire que ce sont ceux qui en parle le moins qui la pratique le plus. Cette question de l'édcation je la partage avec mon pote Samy, pour lui aussi elle est importante...
 
c) En tant que Nietzschéen, que penses tu du lien entre nihilisme et dénégation ? internet qui fait varier tout ce qu'on y met et qui produit un processus de dénégation et/ou de refoulement (oubli).

Internet produit des compilations, des recherches par recoupement, des conflagrations (les querelles sur les forums), la réunion d'intérêts géographiquement distendus. C'était déjà la même choses pour les lettres de correspondances qui sont apparu avec les postes royales. Un jour, l'un disait à l'autre, tu devrais publier ce que tu m'écris cela donnait les lettres persanes ou philosophiques, bref l'apparition de la littérature comme "République", ainsi fonctionne le mythe... Pour répondre, un tant soit peu, à l'autre moitié de ta question, je ne sais si tu me parles de dénégation ou de déni (http://www.paris-philo.com/article-33556651.html). Qu'internet recouvre de choses sans importance, ceui qui a put être écrit dans une grande générosité, c'est fort possible. Qu'il y ait un effet de mode et donc d'oubli aussi... Le mieux c'est quand les gens ne commentent pas... sauf pour enrichir ou contrebalancer.

d) un conseil. Les termes en "isme" sont des facteurs de polémique et possèdent en ce sens un certain quanta d'explosivité. L'idéalisme, le réalisme, la matérialisme, conservatisme, modernisme. Je trouve ta position critique souvent désarçonnant et en cela stimulante par la surprise, et sans doute, cette tactique n'est pas dû au seul hasard, tu commences à avoir de l'expérience en la matière. Pour autant, ils sont aussi des concepts susceptibles d'une élaboration (en fonction d'un positionnement), et tu risques de te mouvoir dans la pure abstraction à force de brandir sans arrêt le fantôme de l'idéalisme. (Mais, peut être penses tu à des personnes précises revendiquant cette appellation contre lesquelles tu t'insurges, auquel cas, j'aimerais bien les lire pour me positionner vis à vis d'elles).
 

Qui pense par par champ est dans l'idéalisme immanent, par régression des idée à l'infini à partir de la première idée (ou appréhension). c'est ce que l'on nomme la métaphysique de l'Ouvert ou du dépli. Reste les systèmes clos qui fonctionne sur la transcendance, ce le mode de pensée de Platon, où les idées produisent des simulacres, où il ne peut y avoir que des modèles qui donnent des copies, avec le Bien non plus comme idée mais comme principe qui empêche précisément les regressions à l'infini. C'est Descartes qui a mélangé pour la première ces deux types d'idées (innées et acquises), ouvrant la voi à l'immanence dont on sort actuellement quand d'autes s'y refugient.  C'est deux modes de penser ont prévalu au sein des institutions qu'elles soient sectaires avec un discours exo- et esotérique ou ouvertes comme Loraux ou Deleuze. La question est qu'est-ce qu'il advient de la pensée hors institution pourtant la pensée juridique existe (dans l'entre-deux du code civil et de la jurisprudence du droit d'usage), toute les dites "professions libérales" qui sont encore des métiers avec des gens qui pense l'action, résolvent les problèmes et invente un langage qui est lié à un combat, une passion le plus généralement. Je pense aussi aux médecin qui ont tué leur rapport sacré au corps et ont mis en place des fêtes pour palier leur confrontation quotidienne aux patients qui décèdent, chaires roides.Ce dispositif très spécial des fêtes de médecin a été pensé, souhaité et sans cesse désiré.
Je ne vois pas où il y a de l'écriture algorithmique, mais je ne pense pas que ce que Dessanti appelait les idéalités mathématiques, ou le champ opératoire (bref les algorithmes ou la manière de toujours trouver une solution pour un problème donné comme celui du plus grand dénominateur commun, c'est le premier algorythme connu cf. Euclide). Je ne fusitge certainement pas les algorithme puisque jamais ce mail ne te serai parvenu sans les algorithmes (la programmation informatique dite "intelligence artifficielle", je dirai pour ma part intelligence refroidie, celle qu'on a mis au départ, ne font qu'user de cela). Reste aux delà des procédures et des oopérations, les actions qui elles investissent le "réel", les activités et qui sont irréductibles aux opérations. C'est la réduction (style Norbert Wiener, à la base un anarchiste, qui inventa la cybernétique, cf. tous les romans de SF et la mode passionné qui entoure cette dictature du désinvestissement)
 
Peut être par téléphone, est ce plus simple. Dis moi alors s'il y a un moment de la semaine qui te convient le mieux.

A plus,
J'espère que ça se passe bien avec ton job, bon début de semaine

Diogène


Je tiens juste à préciser que la semaine dernière j'avais la diarrhée tous les jours, tu as l'air de vouloir des détails, du style devoir aller aux toilettes jusqu'à les embaumer toutes les heures ou presque. Cela peut expliquer aussi pourquoi je ne t'ai pas répondu, surtout quand c'est le chef d'agence qui ouvre la fenêtre juste après... Régime chinois donc : du riz... Moi ça me fait rire, désolé de ne pas avoir mis suffisamment d'humour auparavant. On nomme cela dérision... Mais c'est la marque de la bonne distance, pour répondre à ce problème éthique (que je posais dans une autre lettre). Tout vient à point pour qui sait attendre...

Pour ce qui est de ma thèse je tiens juste à te signaler que la première partie est ("en substance") en ligne depuis quantre ans...
Non ma thèse ne parle pas de samouraïs ou de femmes ou si peu. Même Kafka ne fait que parler de combat "dans le combat entre toi et les monde seconde le monde" (* = Sekondire). Ainsi tu as : http://livre.fnac.com/a1497778/Franz-Kafka-Description-d-un-combat. Je ne vois pas le rapport avec la violence ou la querelle. Je ne sais même pas pourquoi tu veux voir de la querelle partout. Si penser différemment que les autres et vouloir faire entendre un autre son de cloche, disons un peu moins décadent, un peu moins "trop humain". Car ce ne sont pas des actes moraux qui sont à mener mais des entreprises surhumaines... Déjà certains s'y sont lancés comme Sri Aurobindo en se basant sur la bonne volonté yogique (et un architecte Français fort connu dans les années 50, Roger Anger). Onfray même si on cherche à le dsqualifier et qu'il est davantage dans un dynamisme qui cache mal sa morale s'y est engagé. Kenneth White bien avant lui, depuis l'Ecosse et la Sorbonne, fidèle à la Terre. Je ne vois pas en quoi employer la critique, comme manière d'avancer, ce que je crois tu qualifier pour mon compter de "fustiger". Je m'adresse toujours aux personnes pour critiquer leurs idées, les idées tout simplement et ne pas employer d'arguments ad nominem. Je ne prône pas le consensus, certes, mais je fais très attention à ne pas attaquer les personnes en temps de crise mais simplement à déranger dans les habitudes, comme si nous étions condamnés au déclin. Il suffit juste d'un sursaut... Par exemple je ne pense pas qu'il faille revenir à une pensée classique (principes de non-contradiction et du tiers exclu, puisque que c'est le faire qui compte), au classicisme, quand la boîte de pandore a été ouverte, notamment la boite quantique, sur laquelle certains cherche à recalquer le système de l'information, qui n'est que la mesure de l'agitation et non son éducation.

Bonne lecture, j'espère répondre à une partie de tes questions et ne pas avoir laisser trop de fautes qui freineraient la compréhension.

Anthony

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