REPONSE A OYSEAULX / Pourquoi un lexique en apparence si badiolien ?
Réponse au commentaire de Mr OyseaulX d'aujourd'hui
Mr le plus sçavant des OyseaulX, vous êtes gonflé ou quoi (autuant lui retourner sa propre critique). Ce que vous touverez dans notre lexique de termes peu abordables parce qu’ils nécessitent un effort pour être compris. Ces mots, ces concepts s’adressent à peu de gens du fait même que l’effort pour les comprendre affranchit, libère de beaucoup de choses. C'est sans prétention, tu peux rester toute ta vie sans faire d'effort, on appelle cela le nihilisme. Ces mots regroupés dans le lexique de notre site ne s’adressent pas à tout un chacun sinon nous aurions écrit un chat = un chat, et ça nous avancerrait à rien. Ce sont les définitions des mots les moins courants que l’on peut rencontrer sur notre site, peut-être de les avoir sortis de leur contexte et les avoir rassembler ici ne sert à rien. Mais pour comprendre l’usage que nous en faisons, ou même que d’autres auteurs en font, il faut cliquer sur le lien, ainsi vous aurez Mr Oyseault un contexte voire des exemples plus parlants. L’usage que l’on peut faire d’un concept est peut-être trop résumé dans ce lexique. Nous parlons de notions simples en fait, mais elles sont très peu employés, on ne va pas parler de monde, de moi, de Un, on se doit de critiquer la Substance, le virtuel, les abstractions tout ce langage décharnés qui part souvent d’illusions qui témoignent de notre petitesse d’homme. C’est bien ce que vous faites en critique la conscience que l’on peut avoir de soi ou du moment. Ca me fait penser à ces étudiants de la Sorbonne qui parce qu’ils sont oisifs pensent avoir conscience des choses, être plus éveillés, alors que les travailleurs sont pris dans leur propre production dont il se sorte avec plus ou moins de mérite, la conscience c’est précisément quand par peur du danger on arrête un processus.
En tout cas, il y a peu de mots grecs (stasis renvoie tout de suite à stabilité ou à état), les mots les plus incompréhensibles (nous les avons repris à Castoriadis) sont pour l’instant homonomie, hétéronomie, autonomie. Nous avons essayez d’en trouver d’autres mais les trois réunis montre bien que l’on fonctionne dans tel ou tel régime de pensée ou de vie. Moi aussi je suis un illettré et un inculte à la base à vous de faire l’effort pour comprendre, on ne va pas vous tendre, puisque conduire à l’effort c’est l’optique même de ce site. Histoire de se répéter, l’homonomie c’est l’idéal ascétique, l’abstraction qui pose un monde intelligible pour tout platonicien, ou une structure qui sous-tend la réalité comme pour le linguiste Saussure. On ajoute quelque chose d’abstrait à la réalité, on y superpose un néant, un vide. Quant à l’hétéronomie c’est le faire d’être soumis à un autre, c’est donc une hiérarchie qui au final mène à Dieu, au Père, l’Etat, aux lois contraignantes.
Peut-être le malentendu vient-il de ce que nous lexique pour être compris de notre aimable lecteur (souvent critique à en lire les commentaires). Si nous avions fait un lexique sur Spinoza ce serait tout aussi incompréhensible de prime abord, le reproche d’être peut pédagogique ou didactique serait honnête. Mais l’honnêteté veut aussi que l’on peut être capable par exemple de différente chose, de manière autonome, de manière restreinte pour celui qui croit en un monde intelligible, ou de manière hiérarchique pour celui qui s’appuie sur un pouvoir. Mais on va tout de même faire attention à votre commentaire et déplacer certaines définitions de concepts abstraits à la Badiou. Ceci était juste pour indiquer qu’on pouvait avoir différents points de vue sur le même terme. Mais ce dont nous parlons est très concret, à la fois proches des faits tout en s’en libérant en montrant quelque chose de plus large. Nous insistons en fait sur des processus, des conditionnements des habitudes de pensée qui sont très peu aperçu par tout un chacun. Et c’est ainsi qu’on peut libérer la pensée des entraves du langage et que par là on peut libérer . Ce que je dis, on le retrouve chez Heidegger, quand à la fin de sa vie il cherche à préparer une pensée autre que la métaphysique (amoindrissant ainsi l’importance qu’il donne à Etre et Temps, on ouvrage majeur et très métaphysique) : J’ai fait une distinction entre philosophie c'est-à-dire la métaphysique, et la pensée telle que je l'entends. Cette pensée est, fondamentalement, quant à la chose même, beaucoup plus simple que la philosophie, mais, en conséquence, beaucoup plus difficile à accomplir, et elle exige un nouveau soin apporté au langage, et non une invention de termes nouveaux, comme je l'avais pensé jadis; bien plutôt un retour à la teneur originale de la langue qui nous est propre mais qui est en proie à un dépérissement continuel.
PS : notez, Mr Oyseault que Mr Badiou donne très peu de définitions puisqu’il part d’hypothèses abstraites (vérités ou axiome) auxquelles il associe des opinions autoritaires selon les circonstances. En posant peu de définitions il se distingue de Spinoza dont la pensée était aussi axiomatique (faite d’hypothèses comme en mathématique) : Spinoza pose en plus des axiomes des définition du style : « j’appelle substance… ».