La Philosophie à Paris

PENSEE 4 / Le mouvement de la substitution.

14 Novembre 2008, 21:56pm

Publié par Anthony Le Cazals

« nous nous rendons malheureux parce que
nous ne savons ce qui a de l'importance », Platon

Le mouvement de la substitution. — Le principal moteur ou plutôt le mouvement de la substitution n’est pas conscient, il est d'ordre des processus de contagion et de sécrétion dont nous aurons l'occasion de reparler dans la troisième partie de cette thèse. C'est pour cela que l'une des dimensions joyeuses de la philosophie n'est pas la vérité mais l'importance celle d’indiquer là où l’énergie doit se dépenser. Ce qui importe alors, c’est de relever ce qu'il y a de tacite dans les changements d'une époque pour accentuer la coexistence des processus entre eux. On parle alors d’émulsion. Subvertir un système au fond, c'est s'en détourner, comme Dominique Latour qui parle de ces techniques qui modifient les rapports de pouvoir, les pouvoirs s'appuyant sur des techniques souvent propres au discours qui ancrent une symbolique. On peut penser à la façon dont Foucault parlait du « peuple », de la « plèbe », en en faisant non pas un sans-fond, une substance d'où émergerait une souveraineté, mais une échappée, dans les droites lignes de ce que Deleuze appelait des lignes de fuites créatrices. Il y a là quelque chose d'efficient, d'effectif, de créateur que le pouvoir ne peut nier. Le pouvoir essayera de capitaliser en un discours ces nouveaux investissements, mais quelque chose devra lui échapper s’il ne veut pas s’épuiser. Les plus grands bouleversements sont ceux que l’on n’aperçoit pas parce qu'ils arrivent sans bruit et si on ne les aperçoit pas c'est que l'on est pris dans des aprioris historiques comme l’instruction étatique ou religieuse ou les aprioris vernaculaires que sont les valeurs familiales ou habitus d'un milieu social.  
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