La Philosophie à Paris

DE QUELQUES BETISES 2 / Alain Badiou et de son prétendu rapport à Marx

16 Mai 2016, 18:23pm

Publié par Anthony Le Cazals

Dans la vidéo qui suit on pourra voir qu'Alain Badiou recevrait un 20/20 s'il était noté par Engels ou Lénine (encore que ces derniers ne soient pad pour le dépérissement de l'état) et 5/20 s'il était noté par Marx en personne. Qui ne voit pas l'antinomie entre la nationalisation des moyens de production et le dépérissement de l'état, c'est-à-dire la contradiction dans les termes entre l'Engelo-léninisme et les analyses de Marx que Nietzsche qualifierait de zélées (les élateur de la disparition de l'état). Si on écoute bien Badiou il n'y aura pas de suppression de la propriété privée, puisque chacun conservera son canapé. En fait il n'a rien compris au commun, au koinos, ni rien du tout au droit justinien sur lequel s'appuie Marx dans la querelle faite aux ramasseurs de bois (un bon lecteur de Bensaîd comprendra, mais il faut lire Marx en parallèle, comprendre ce qu'il entend pas communisme).

Donc voici l'heure promotionnelle de Badiou le sophiste. S'il lit cette page nous nous permettons de lui adresser cette citation :

Τό γε μὴν ἀγνοεῖν ἐστιν ἐπ' ἀλήθειαν ὁρμωμένης ψυχῆς, παραφόρου συνέσεως γιγνομένης, οὐδὲν ἄλλο πλὴν παραφροσύνη.

Si Badiou a une connaissance approfondie de Marx je n'ai plus qu'à me faire curé ou bigoudène !!! Même Bensaïd qui pourtant ne le connaissait ne comprenait rien aux objection d'Hannah Arendt grande lectrice de Rosa Luxemburg. C'est pourtant par ce biais et par d'autre que sont passé le marxisme, sur des points très précis que nous avons mentionnés sur ce blog. Mais faire l'éducation de Badiou à 70 ans passés relève de la gageure. C'est juste navrant pour le communisme. C'est amusant comme il parle de sa petite politique locale, qui comme l'a montré Antoine Spire n'avait rien d'horizontal mais était centrée autour du "centre", c'est-à-dire quatre personnes, tous des universitaires. Il y a eu tout de même un mort dans l'affaire, peut-être des ordres qui sont mal parvenus du "centre".

Le moment sur la division du travail fait sourire, pour ne pas dire qu'il faire rire jaune. "On a pas l'habitude de cela...". Pour une fois le "je " est omis, étrange... Le travail ne sera plus divisé quand il ne sera plus pénible, bref quand il n'y aura plus de travail, Badiou lui-même, en insistant sur la décision toujours discrète

Tout cela n'est que pas que passion triste et je m'en excuse auprès de mon chèron lectron (mon cher lecteur et ma chère lectrice, je précise).

 

Entre temps ce sophiste aura fait beaucoup de mal à la philosophie, opérant une certaine confusion, agripant toute une génération dans un pis aller idéaliste, alors qu'il fallait l'en sortir. Little wink to Emmanuel Pehau, l'ancien cynique. Dois-je préciser ce qu'a écrit Badiou à la p. 27 d'un de ses récents livres : "la philosophie est malade" en insistant bien (clin d'oeil à la maladie Platon), et oui je suis gentil je vous invite à le lire et à le regarder, car il n'est pas besoin d'introduire de la dérision.

Badiou n'est pas platonicien, iol n'arrête pas de s'en écarter. Par contre il a repris ses ambiguités rhétorique, comme la manière de s'approprier le discours de l'adversaire. C'est frappant pour qui le connait sur la durée, Platon a fait cela avec le Timée, par exemple, mais toutes ses thèses sur le bonheur sont du même acabit ou sa thèse sur le critère de beauté des démonstration (ah non, j'attribue cela à Aristote, puis un jour il se l'attribue tout de même, enfin c'est ce qui arrivera).

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