La Philosophie à Paris

829. La chance et la fortune.

23 Février 2013, 23:30pm

Publié par Anthony Le Cazals

La chance, cette bonne fortune selon Machiavel 811, est au cœur du positionnement face à l’incertain. Si pour s'accomplir il faut du talent et du travail, bref de la ténacité, il faut surtout de la chance, de la bonne fortune. C’est toute la question de savoir si l’excellence et le rayonnement s’acquièrent 530. Ce n’est donc pas la « richesse » en tant que « profit » ou « exploit » — tous deux sont des valeurs nocives sur le long terme. La chance, ce n'est pas non plus le hasard, du style « on est tombé là au bon moment ». D'autres pensent que certains l'ont et certains ne l'ont pas comme Damasio à propos du vif 530ex. Pourtant là c'est une capacité qui se travaille. Ceux qui ont de la chance à répétition en sont responsables, ceux qui ont des coups de malchance aussi. C'est la capacité à créer autour de soi un environnement favorable qui prend de l'envergure 726. Coluche l'humoriste aurait pu dire avoir de la chance, c'est la capacité à gagner les concours de circonstances. Pour cela, il faut activer les voyants verts de l'opportunité, déclencher l'apparition d'opportunités : 1°) c'est rencontrer les personnes qui guident ; 2°) c'est aller sur les territoires en expansion ; 3°) c'est répondre à la demande porteuse à une époque de la contribution où, comme le dit Michel Serres, l’offre sans demande est morte ce matin. L’offre énorme qui la suit et la remplace reflue devant la demande SerPP_37.


C'est donc un positionnement préparé qui dispose à l'opportunité. On peut aider cela, il faut :


- Être curieux et aux aguets. Il faut sortir de sa propre routine et devenir vigilant. La chance ne favorise que les esprits préparés pensait Poincaré.


- Se constituer un réseau et mettre les autres en relation. Entreprendre ses rêves en aidant les autres à atteindre les leurs. C'est décoincer une situation, tout en déclenchant des pistes stimulantes.


- Savoir rebondir 326c après ses coups de malchance, utiliser son échec comme sa matière première, car il n'y a pas de parcours de réussite sans échecs, on rejoint Dostoïevski, pour qui l'important n'est pas d'avoir commis un crime (signe d'échec) mais de savoir ce que l'on en fait. Se tourner vers ses projets.


- Anticiper le projet qui crée l'opportunité et le partager, c’est-à-dire susciter potentiellement un engouement autour.


Il ne s’agit pas de se séparer de la médiocrité mais de la faire muter. C'est tout cela qui provoque l'événement, qui indique la direction, qui donne les clés de l’existence bref qui crée.

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