La Philosophie à Paris

924. Le recours au verbe et le recours à l’écrit

27 Février 2013, 18:48pm

Publié par Anthony Le Cazals

 Bouddha a utilisé des formes d'opportunité ou de recours à la diffusion de sa foi que sont les upayas ; celles-ci permettent aux disciples de progresser dans la voie. Ces upayas sont véhiculées par l’habileté à manier le verbe et les images ; si elles favorisent l'accès donné à un disciple distant dans l’espace et surtout dans le temps, elles en compliquent l’accès pour un autre disciple, créant parfois un mur d’incompréhension. D’où l’importance de la parole, c’est-à-dire de la coprésence, dans la diffusion de la foi. Dès lors que les images ou les formules cherchent à être frappantes, ces recours appartiennent à la propagande VirAP_38.  La propagande en tant que médiation a un effet réducteur et donc contre-productif et dès lors qu’on ne progresse pas, on se désintéresse de poursuivre. Ces recours peuvent être un récit imagé ou une métaphore, mais, en favorisant un lecteur logique plutôt qu'intuitif c'est-à-dire une lecture symbolique ou conceptuelle plutôt qu'une compréhension affective ou par sympathie d’allure, ces recours biaisent et compliquent, pour sûr, la réception de la parole. La question de la réception par disciples ou de proche en proche se pose différemment avec les écrits. Ces derniers permettent une certaine diffusion mais il n’y a pas de compréhension affective effective. C’est moins vrai avec les vidéos où le rythme est donné par l’émetteur comme avec la parole. Certains pensent que l’informatique n’est porteuse avec les écrans que de l’hallucination des images alors que la métaphysique est davantage porteuse. Le problème n’est pas les images mais le discours légendaire qui les accompagne. Ce qui naît avec internet, c’est la collision d'intérêts convergents mais géographiquement distants, qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés.

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